Lundi 19 en route
7 h00 Regroupement et départ des 7 participants en 2 voitures à Sevrier. Route encombrée jusqu’à l’aéroport de Genève. Ensuite passage à Lausanne, Berne, Bâle jusqu’à Freiburg im Breisgau où nous arrivons à 12h15. Nous nous arrêtons pour avoir un petit aperçu du centre-ville et de la cathédrale autour de laquelle se tient un joli marché aux fleurs et qui offre de multiples possibilités de restauration rapide, essentiellement à base de saucisse.
Après une glace, c’est vers 15h00 que nous reprenons la route qui nous fait passer par la vallée de l’enfer (Höllental) à Schluchsee, lieu de notre résidence pour 5 jours. Après un aperçu du centre, avec l’Eglise et le Supermarché, nous rejoignons à 16h15 notre hôtel Hirschen à Fischbach, hameau à 3 km.
Mardi 20 Windberghof
14,5km et 340m de dénivelé avec notre guide : Karlheinz
Premier jour de randonnée lors de notre séjour à Schluchsee Forêt-Noire
Nous partons, les 7 randonneurs, avec notre accompagnateur local, Karlheinz, très motivé. Nous partons du hameau de Häusern sur un chemin forestier plein de surprises : tout d'abord la chapelle Ste Anne, toute jolie et bien entretenue, qui peut accueillir environ 25 personnes ; (souvent les habitants d'Häusern fréquentent cet endroit), une zone de parking pour les voitures, une vaste aire de jeux pour les familles, et un peu plus loin, une aire de recueillement, comme une clairière plantées de lupins, entourée d'arbres et de buissons, ou sont parfois répandues les cendres des proches qui ont choisi cette solution.
Plus tard, en cheminant dans la forêt, Karlheinz nous apprend à distinguer finement l'épicéa ou le sapin : le repère : les aiguilles autour du rameau ; pour le sapin, elles se répartissent tout autour et piquent; pour l'épicéa, elles se placent en 2 rangées, avec dessous, 2 stries claires, à cause desquelles on l'appelle aussi le "sapin blanc"!! Pourquoi l'épicéa est-il particulièrement protégé ? Parce qu'il pousse très régulièrement et son tronc est très droit.
Nous parcourons assez longuement la vallée du Windberg (Windberg veut dire littéralement : montagne du vent ou des vents ), un peu sauvage, peu habitée et bucolique... Plusieurs lieux-dits portent un nom qui commence par Windberg : ex: Windbergwasserfall : la cascade du Windberg. Notre chemin forestier nous fait longer des pâturages ou paissent des vaches et des chèvres un peu lointaines...pourtant des patous bien solides viennent, le long de la clôture électrique, nous signifier bruyamment, avec des répétitions énergiques, qu'ils prennent leur mission très au sérieux!!!!
Il y a eu d'importantes fabrications à base de verre dans cette vallée (et pas seulement en ce lieu ci car, quand les bois étaient épuisés, on allait exploiter les autres un peu plus loin...) entre le 13ème et le 19ème siècle : on fabriquait des verres pour boire, des bonbonnes et même des verres pour les fenêtres. De loin en loin, quelques magnifiques chalets entourés de leur potager et de granges à foin ou d'appentis.
Enfin à Sankt-Blasien, apparait la basilique St-Blaise, édifice du 18ème à coupole, majestueuse, qui servit un temps de sépulture aux Habsburg, fut détruite par un incendie et reconstruite plus ou moins sobrement.. Elle sert maintenant au culte hebdomadaire de la petite commune, accueille des évènements, des concerts avec des artistes de classe internationale. Les bâtiments conventuels sont devenus un collège jésuite, très réputé; il accueille des jeunes du monde entier; il est célèbre pour l'apprentissage de l'allemand, du grec, du latin et du chinois.
La pluie qui arrive nous donne l'occasion de nous restaurer agréablement pour le goûter... et ensuite, bien ragaillardis, nous finissons notre randonnée de 14 kms environ par le retour à Häusern.
Mercredi 21 Gorge de Schattenmühle - Lotenbachklamm
13,5km et 300m de dénivelé avec nos guides Karlheinz et Friedbert
La première gorge de 1,5 km de long dénivelé négatif 115 m (JP) Le Lotenbach s'écoule actuellement, en période de relative sècheresse, tranquillement entre les rochers de granit, mais on imagine sur les bords les ravages qu’il est en mesure de faire.
Gorges sauvages, humides avec cascades, bassins et rochers.(un chemin de pierre, de marches, 6 petits ponts de bois et beaucoup d'arbres déracinés). Friedbert nous donne beaucoup d’informations sur la géologie de la région qui est particulièrement intéressante, car dans la vallée de la Wutach que le Lotenbach rejoint, on peut traverser sur quelques dizaines de kilomètres 250 millions d’années d’évolution géologique.
Nous traversons la Wutach et la route et rejoignons le château des brigands („Räuberschlössle“), un endroit qui dans le passé avait effectivement hébergé une bâtisse qui était construite au 14ème siècle par un noble sur un cône en porphyre de quartz d’un volcan. Les nobles ont quitté les lieux vers 1525 lors des émeutes des paysans. Le « château », ou ce qui en restait a été pris en possession d’une population moins noble, d’où l’appellation de château des brigands.
Jeudi 22 La vie des arbres
6km et un petit 100m de dénivelé avec notre guide Karlheinz
Journée pluvieuse et frisquette. Ulrich propose une alternative à notre randonnée, la visite du musée des masques de carnaval. Finalement la pluie ne dissuade pas notre guide Karlheinz qui nous attend chez lui pour une découverte de la faune locale. Il nous montre ses très belles photos et divers bois de cervidés récupérés dans la forêt. En effet les cerfs et les chevreuils perdent leur ramure chaque année en avril. La pluie ayant cessé, nous partons pour une leçon de botanique sur le terrain. Nous apprenons à différencier les sapins blancs ou épicéas, arbres emblématiques de la Forêt Noire des autres espèces de conifères. La hauteur et la rectitude des troncs est remarquable. Malheureusement, le bostryche a atteint bon nombre d’entre eux. Les forestiers plantent également des pin douglas et des feuillus, notamment des hêtres, pour diversifier. Nous ne verrons pas d’animaux mais seulement des empreintes de cervidés sur le sol. Nous terminons notre promenade avec la pluie. Avant de nous laisser, Karlheinz nous propose de faire appel à tous nos sens pour reconnaitre visuellement, tactilement et olfactivement différentes essences.
Après une pause restaurative à Sankt Blasien, nous terminons l’après-midi à Menzenschwand, village pittoresque du massif du Feldberg. Nous y visitons « Le petit Salon », musée consacré aux frères Winterhalter, peintres des cours européennes au XIXème siècle.
Le soir, au dîner, nous avons eu le plaisir d’accueillir nos guides Friedbert, Karlheinz et sa femme Silvia, ainsi que d’autres membres du cercle amical Schluchsee-Sevrier : Wilfried Fechtig, Norbert Isele, Stefan Zumkeller
Vendredi 23 Bildstein
12km et 300m de dénivelé avec nos guides Karlheinz et Uwe Frommherz
Il fait frais mais le soleil est de la partie. Nos guides, Karlheinz et Uwe Frommherz, président de l’association locale de la Forêt Noire, nous attendent à l’hôtel. Nous partons à pied pour une boucle de 13 km qui nous emmènera jusqu’au Bildstein (1134m) avec une vue panoramique sur le Schluchsee.
Nous démarrons le long d’un large sentier forestier bordé de plants de myrtilles et de fougères.
En chemin, nous passons par le lac des castors, un lieu rêvé pour ces rongeurs protégés. Nous ne les voyons pas mais admirons leur travail, leur habitat et de nombreux arbres taillés comme des pointes de crayon.
Après une petite pause déjeuner, nous atteignons le rocher schisteux du Bildstein et prenons le temps d’admirer la vue à 360° avant de redescendre.
Retour à Fischbach dans l’après-midi. Nous retrouvons l’arbre de mai dont les fanions multicolores volent au vent et les petits clochetons des bâtiments proches de l’hôtel.
Nous prenons congés de nos guides autour d’un pot et partons vers Titisee-Neustadt, petite ville thermale sur la rive nord du Titisee.
Samedi 24 Le retour
Départ de l’hôtel vers 9h00, arrêt au supermarché pour faire des provisions de jambon de la forêt noire, puis attaque de la route du retour, d’abord par la longue et parfois rapide descente (700m sur 30km) jusqu’à la vallée du Rhin à Waldshut-Tiengen, puis en longeant le fleuve jusqu’à Bad Säckingen où nous faisons une petite halte pour jeter un coup d’œil à la vieille ville très vivante et le très vieux pont en bois mentionné pour la première fois en 1272 permettant atteindre la Suisse sur l’autre rive.
C’est un joli et paisible paysage, agrémenté par les chants d’une chorale suisse de passage.
Nous reprenons alors la route et faisons une bonne halte de visite et petite restauration en Suisse à Morat (Murten) au bord du lac du même nom. Retour à Sevrier vers 17h00.
C'était une bien belle semaine (malgré quelques gouttes de pluie) qu'une groupe motivé a passé ensemble/ Merci à tous pour la bonne humeur!
Ce 2 février 2025 avaient lieu à Schluchsee les élections du Maire de la commune.
Jürgen Kaiser, Maire depuis 16 ans, a brigué un 3ème mandat de 8 ans et a obtenu 98.63% des voix. Il était le seul candidat, la participation était de 49.74%, ce qui est assez élevé pour une élection communale.
Nous lui exprimons toutes nos félicitations!
Traduction
Le cercle des amis de Sevrier souhaite se redynamiser
Depuis près de 30 ans, un jumelage existe entre Schluchsee et la commune française de Sevrier. Ces derniers temps, il s'était plutôt endormi - ce qui devrait changer à nouveau.
Lors de la réunion du conseil municipal, Norbert Isele a dressé l’état du partenariat au cours des dernières années par une image impressionnante. « Je me suis demandé si je pouvais encore demander des cotisations à nos membres », a déclaré le trésorier du cercle des amis en évoquant les activités en sommeil. Mais après la formation d'un nouveau comité directeur l'année dernière et après que le maire Jürgen Kaiser ait souligné lors d'entretiens que l'on souhaitait poursuivre le partenariat, on veut y travailler avec un nouvel élan. Au sein du nouveau conseil municipal, Isele, Wilfried Fechtig (secrétaire) et Vincent Jakob (président) ont demandé le soutien du jumelage.
« Nous voulons entrer en contact avec les associations, nous rapprocher des jeunes et de l'école ». a déclaré Jakob, Français d'origine, qui vit depuis 13 ans à Schluchsee. Avec lui à sa tête, il y a maintenant une « situation amusante », à savoir que l'amicale allemande est dirigée par un Français, tandis que son homologue français est dirigée par un Allemand. « Il y a aussi beaucoup de Français qui parlent allemand », a déclaré le président. Il n'y a pas lieu de s'inquiéter de la compréhension, a également affirmé Wilfried Fechtig.
Il a passé en revue les décennies passées et a évoqué les visites réciproques : « Il y avait toujours quelques amis de Sevrier au marché de Noël pour vendre du fromage ». Quant aux amis allemands, ils ont déjà vendu de la bière et des truites lors de la traditionnelle fête du bidoyon. Dernièrement, un groupe de randonneurs français s'est rendu à Schluchsee et une petite délégation a participé au carnaval à Schluchsee.
Le 6 octobre, la fête bidoyon sera à nouveau organisée et une petite délégation se rendra en France : « Peut-être que quelques-uns d'entre vous se joindront à nous », a déclaré Jakob aux conseillers municipaux. En 2026 et 2028, des festivités sont prévues pour les 30 ans d'existence : en 1996, les Français ont signé le traité d'amitié, deux ans plus tard, c'était au tour de Schluchsee. Les deux événements devraient être célébrés le weekend de l'Ascension. « Quatre ans, c'est certes long, mais nous devrions déjà poser certains jalons », a déclaré Norbert Isele, notamment en ce qui concerne d'éventuelles subventions pour la fête.
Le maire Jürgen Kaiser a affirmé que l'on ne voulait pas laisser l'amitié s'endormir. « La disparition de l’école primaire a été un gros problème », a rappelé le chef de la mairie. Celle-ci avait dynamisé le jumelage par des échanges d'élèves.
Du 11 au 13 février, un groupe de 13 Sevriolains (voir ci-contre) a pris la route pour rejoindre la commune jumelle de Schluchsee (articuler 10 fois de suite pour apprendre la bonne prononciation), perché à 950m d'altitude dans la Haute Forêt Noire en Allemagne. Cela se fait sans problème particulier car c'est à moins de 400 km de Sevrier (plus proche que Paris). Le temps était mitigé, mais sans précipitations notables.
Vers midi, une première halte était prévu à Freiburg im Breisgau (à ne pas pas confondre avec Fribourg en Suisse).
Dans le quartier près de la cathédrale de drôles d'oiseaux traînaient devant une auberge dans laquelle nous avons pu trouver encore quelques places pour manger les uns leurs sandwichs, les autres des saucisses ou une salade de cervelas. L'ambiance était déjà chaude, mais nous ne comprenions rien de ce qui se disait autour des tables près de nous.
Ainsi restauré, nous avons eu le temps et la force nécessaires pour arpenter quelques rues de Freiburg, où les fous du carnaval commençaient à se regrouper pour un méga défilé.
Ensuite, il n'y avait plus qu'une heure pour aller à Schluchsee sur une route qui montait irrégulièrement dans un paysage de plus en plus sombre (d'où l'expression " Forêt Noire"). Notre lieu de rencontre était l'hôtel Hirschen (du cerf) où 9 membres du groupe allaient séjourner. les 4 autres étaient attendus par leurs hébergeants. Nous avons dîné en commun et fait la première connaissance avec les "Glunki" de Schluchsee.
Les groupes de carnaval commencent de façon générale leurs premières rencontres le 11-11 à 11h11 pour les terminer le soir de mardi gras, mais la période la plus chaude, commence le jeudi précédant. C'est là que les fous (ou bouffons) se présentent à la Mairie pour exiger les clés de la commune, mettent le Maire dehors et administrent la commune pendant 5 jours. Cela se passe particulièrement bien à Schluchsee, car le Maire est lui-même membre d'une des associations de fous.
C'est le lundi après-midi, plus précisément à partir de 14h11, qu'était prévu le défilé des groupes de carnaval, certains à pied, d'autres de façon motorisé. Les magasins sont fermés, toute la population peut donc voir ce joli mélange d'intervenants variés, musiciens, individus de l'âge de pierre (c'était le thème cette année), groupe de rock des années 60, vaches qui se défendaient contre le loup, de drôles de canards et même un groupe de ramoneurs savoyards....
le mardi 13/02 il fallait déjà entamer le retour, mais avant de quitter la Forêt Noire, nous avons visité la basilique de Sankt Blasien, la brasserie Rothaus, puis les chutes du Rhin près de Schafffhouse. Voir quelques photos ci-après
Conclusion : Schluchsee est une destination 4 étoiles. L'accueil de nos correspondants était chaleureux comme toujours, ils étaient aux petits soins pour nous. La région offre beaucoup de choses à voir. De l'avis des participants du voyage, on s'y sent bien, et pas seulement à cause de l'excellence de la bière!
Traduction d'un article de la Badische Zeitung du 19 octobre 2023
Pendant 18 ans Norbert Isele a marqué la musique à Schluchsee de son empreinte
Après 18 ans à la tête de l'orchestre folklorique de Schluchsee, Norbert Isele raccroche son poste. Il reste néanmoins fidèle à la musique : il enseigne la guitare et joue de la clarinette.
Lorsqu'on lui demande pourquoi il arrête d'être chef d'orchestre, Norbert Isele répond : "C'était dû à l'âge". Il aura 67 ans en octobre et un changement de génération s'annonçait de toute façon au sein de la Trachtenkapelle Schluchsee. Le moment est donc bien choisi pour lui, dit-il. Son successeur sera Gaétan Pavlin, originaire de la région parisienne. Dès l'âge de dix ans, il a pris des cours de guitare - un hobby auquel il s'adonne encore aujourd'hui, dit-il. Au début des années 70, il a appris à jouer de la clarinette avec Franz Josef Meybrunn - à l'époque directeur de la musique à Titisee-Neustadt. Il y a 50 ans - en 1973 - il est ensuite entré dans l'orchestre folklorique de Schluchsee et y a joué de la clarinette. Plus tard, il a également appris le saxophone, raconte-t-il.
Pendant neuf ans, il a dirigé deux associations musicales en même temps.
En 2002, il a suivi une formation de chef d'orchestre à l'académie de musique à vent de Staufen. Pendant cette période, il a acquis de l'expérience dans différentes associations musicales, notamment à Bonndorf et à Villingen. Il a ensuite démontré ses connaissances en tant que chef d'orchestre de 2001 à 2014 dans l'orchestre folklorique d'Altglashütten et, à partir de 2005, dans l'orchestre folklorique de Schluchsee. En 2005, il a repris le poste de Klaus Urban à Schluchsee, avec lequel il avait fait de la musique de danse pendant dix ans.
Il souhaite mettre en avant la beauté de la musique pour instruments à vent
Son cheval de bataille en tant que chef d'orchestre était la musique de fanfare tchèque, la polka et la musique de marche. "Je voulais mettre en valeur la beauté de cette musique et la sortir de cette image 'humtata'", explique Isele. Le deuxième domaine comprenait la musique légère moderne, où certains morceaux ont été adaptés pour la musique à vent. "La musique classique a également joué un petit rôle, notamment lors des concerts de Noël", poursuit Isele.
Il raconte que la préparation du concert annuel de Pentecôte et du concert à la veille de Noël lui a procuré un plaisir particulier au cours de ces 18 années. "En outre, mes 50e et 60e anniversaires ont coïncidé avec ces 18 années, et cela a été fêté en grande pompe au sein de l'association". La remise de l'insigne d'or pour ses 40 ans d'adhésion à l'association a également été un beau moment pour lui.
Pour Isele, la relève n'est pose pas trop de problèmes
La pandémie de coronavirus a représenté un grand défi pour l'association, se souvient le musicien. "J'avais peur que les gens quittent l'association". Cette crainte ne s'est toutefois pas concrétisée, selon lui. "Lorsque nous avons pu reprendre les répétitions, j'ai été heureux de constater que personne n'avait quitté l'association, bien au contraire : Nous avons même reçu des renforts". 35 musiciens ont joué lors du dernier concert annuel, dit-il. Isele ne voit donc pas le problème de la relève comme certaines associations le décrivent. "Il y a chaque année de nouveaux jeunes qui souhaitent jouer d'un instrument dans l'association". Pendant 18 ans, il a marqué la musique à Schluchsee Norbert Isele lors de sa dernière apparition en tant que chef d'orchestre de la Trachtenkapelle Schluchsee
Patauger là où l'on produit de l'énergie
(Article traduit de la Badische Zeitung)
par Clara Grau 7 août 2023
Des vacances balnéaires d'un autre genre : le Schluchsee en Forêt-Noire ressemble à un lac alpin
chaud.
L'homme qui se tient au pied du barrage du Schluchsee se sent tout petit. 36 mètres de béton gris s'élèvent vers le ciel, 25 mètres s'enfoncent encore dans les profondeurs, invisibles, et l'épaisseur du rempart est de 22 mètres. Le barrage du lac de Schluchsee, dans la Haute Forêt-Noire, est un ouvrage véritablement énorme.
En tant qu'accumulateur par pompage, le Schluchsee est extrêmement important pour la sécurité énergétique de l'Allemagne. Mais on peut aussi y pratiquer des sports nautiques et s'y baigner. © Schluchseewerk, NNZ.
Une catastrophe comme celle du barrage ukrainien de Kachowka n'est pas possible ici, affirme Peter Steinbeck, porte-parole de la Schluchsee AG. L'ouvrage est trop massif et trop bien surveillé pour que des explosions puissent le détruire soudainement et que 114,3 millions de mètres cubes d'eau se déversent de manière incontrôlée en direction de Fribourg. Si l'on devait vider le lac par la vidange de fond, cela prendrait des semaines et des mois.
Autrefois, le lac, vestige de la dernière période glaciaire, ne mesurait que trois kilomètres de long. A la fin des années 1920, un barrage a été construit et a permis de doubler la surface du lac. Aujourd'hui, il mesure 7,5 kilomètres de long, 1,5 kilomètre de large et 60 mètres de profondeur à certains endroits.
Le Schluchsee est d'une importance considérable pour l'approvisionnement énergétique du sud de l'Allemagne - la centrale de pompage-turbinage est le plus grand réservoir d'électricité d'Allemagne. Si, par exemple, les installations éoliennes et photovoltaïques produisent plus d'électricité que ce qui est consommé, la société Schluchsee AG pompe de l'eau de la vallée du Rhin à près de 1000 mètres au-dessus du niveau de la mer. En cas de calme plat et d'obscurité, l'eau est évacuée par des turbines et produit de l'électricité sans émissions. Ceux qui souhaitent découvrir le fonctionnement de la centrale de pompage-turbinage en toute tranquillité peuvent emprunter un sentier didactique avec des panneaux d'information qui commence sur la crête du barrage. Au pied du barrage, une coupole en verre offre ensuite une vue sur la technique et sur les pompes.
Partout, il y a des baies pour la baignade et des pontons.
Mais le Schluchsee n'est pas seulement un ouvrage technique, c'est aussi l'une des plus grandes destinations de loisirs et de vacances de la Haute Forêt-Noire. Ses rives sont parsemées de baies et de pontons pour la baignade. On peut l'explorer à bord d'un bateau de plaisance avec terrasse et bar, mais aussi par ses propres moyens : dans les localités de Schluchsee et Seebrugg, plusieurs loueurs proposent leurs bateaux ou leurs stand-up Paddles.
Raphael Kuner, entraîneur de Paddles et loueur de bateaux, a une idée d'excursion toute particulière : en une bonne heure, il faut traverser le Schluchsee pour rejoindre l'Unterkrummenhof. Cette maison de la Forêt-Noire recouverte de bardeaux est aujourd'hui un lieu d'excursion accessible uniquement en bateau, à vélo ou à pied. Sans le bruit des moteurs et entourée du lac, des prairies et des forêts, la ferme est un endroit merveilleux pour se détendre. Sur place, on peut soit s'arrêter, soit se faire remplir un panier de pique-nique avec des délices de la Forêt-Noire et trouver une crique tranquille pour prendre son goûter.
Peu après le village de Schluchsee et le point de vue d'Amalienruh, c'est la fin de l'agitation de la baignade et des pédalos - les crêtes boisées dominent le paysage, tout au plus une famille de canards nage-t-elle de temps en temps, un poisson saute-t-il dans les airs ou un milan royal décrit-il ses cercles loin au-dessus du lac sombre. Les forêts autour de l'Unterkrummenhof abritent notamment des cerfs. Hermann Göring, le ministre de l'Aviation du Reich d'Hitler, passionné par la chasse, les a laissés s'installer ici dans les années 1930. Depuis quelque temps, des loups s'y sont également installés, mais pas à la grande joie de tous les habitants de la région, comme le raconte l'ancien chef du service forestier Friedbert Zapf.
C'est pourquoi le Schluchsee s'appelle aussi "Schlucksee".
Zapf a plein d'anecdotes sur la région, comme la raison pour laquelle le Schluchsee est aussi appelé « Schlucksee » ("lac de la déglutition") : en 1982, l'équipe nationale de football et son entraîneur Jupp Derwall se sont préparés à la Coupe du monde dans un hôtel. On s'y entraînait bien sûr, mais on y faisait aussi la fête avec les participantes d'un concours de mannequins - et sans doute de manière assez violente : les footballeurs se sont tellement lâchés à l'époque que le lieu d'entraînement a été surnommé le Lac de la Gorgée. Cela n'a apparemment pas fait de mal : l'équipe allemande de football a tout de même atteint la finale et n'a été battue que par l'Italie.
Dimanche 23 avril
voyage à Schluchsee, avec une halte à Freiburg im Breisgau. Nous nous mettons en route pour une petite découverte de cette ville universitaire de 232000 habitants. Malgré les grandes destructions de la guerre 39/45, elle a été en grande partie reconstruite dans le style antérieur. Seule la Cathédrale n’avait pas été touchée par les bombardements.
Nous poursuivons notre route et arrivons vers 17h00 à Schluchsee où nous sommes accueillis par notre correspondant Karlheinz.
Lundi 24 avril 2023
Excursion à Rothaus
Nous nous retrouvons à 10h devant la mairie de Schluchsee avec Karlheinz, notre guide pour la journée, et Jürgen Kaiser, le Maire de Schluchsee, qui va marcher avec nous.
En quittant le village, le maire nous montre un ruisseau dont le cours a été détourné par des castors. Ces derniers étant pour beaucoup une espèce protégée, le ruisseau est donc définitivement détourné !
Jürgen Kaiser nous parle, chemin faisant, de sa commune : Schluchsee est une commune de 2200 habitants sur un vaste territoire, englobant plusieurs hameaux qui depuis 1971 font partie de la commune Schluchsee. C’est une commune assez aisée, presque exclusivement orientée sur le tourisme (été comme hiver). Il n’y a plus d’activité industrielle ni artisanale, là où autrefois les scieries étaient bien implantées. Ceci dit, il y a quand-même quelques jeunes familles qui s’y installent, essentiellement des personnes qui travaillent à Freiburg et qui pour beaucoup font la navette matin et soir avec le train. L’exploitation forestière joue également un rôle important.
Schluchsee a accueilli au cours de la dernière année 60 ressortissants ukrainiens et s’apprête à en accueillir d’ici l’été encore 20 autres. Cela fera 80 personnes, soit presque 4% de la population, qu’il faut intégrer. Il faudrait bien un employé municipal pour prendre en charge cette nouvelle population, mais qui va la financer ?, sans parler des nouvelles places à créer au jardin d’enfants et à l’école primaire.
Dans les espèces protégées, il y a aussi le loup. Actuellement, il n’y en aurait que 3 (2 mâles et 1 femelle) qui rodent autour de Schluchsee, mais ils ont déjà causé des dégâts importants dont les indemnisations se montent à plusieurs dizaines de milliers d’€. Les éleveurs sont incités à mieux protéger leurs troupeaux, soit avec des chiens, soit par l’installation de hauts grillages, ce qui n’est pas sans poser des problèmes à la fois financiers et de conception même de l’élevage.
Nous arrivons ensuite à la brasserie Rothaus. Karlheinz nous fait la visite. C'est la plus grande brasserie de la Forêt Noire. Elle est située à 1000m d'altitude et 7 sources l'alimentent avec une eau très pure. Elle emploie environ 250 personnes, et est de ce fait le plus gros employeur des environs de Schluchsee.
Usine très moderne et plein de chiffres plus impressionnants les uns que les autres, comme par exemple un remplissage de 5000 bouteilles à l'heure! de leur célèbre marque "Biergit Kraft"(« la Bière donne de la force »).
Région du Feldberg mardi 25 avril 2023
Guides Roland Kern et Karlheinz
Pendant le petit-déjeuner, le petit crachin breton s’est transformé en neige et le paysage est devenu tout blanc… Quid de notre randonnée du jour au Feldberg, le point culminant de la Forêt Noire et du Bade-Wurtemberg ?
Le Maire de Schluchsee, Jürgen Kaiser, nous a rejoints au petit déjeuner pour nous saluer car il devait s’absenter pour le reste de la semaine. Nous lui avons remis quelques produits hauts-savoyards et, de la part du Maire de Sevrier, une photo de l’embarcadère de Sevrier… sous la neige
Après avoir laissé nos voitures à Altglashütten, à une dizaine de kms de Schluchsee, nous empruntons un sentier plat au milieu de la forêt avec une rivière, un lieu rêvé pour les castors que nous n’apercevrons pas, mais dont nous voyons le travail avec des barrages pour ralentir l’eau, et de nombreux arbres taillés en pointe de crayon avec leurs dents.
La neige fraichement tombée ce matin donne aux sous-bois un aspect inhabituel, un vrai camaïeu entre le blanc de la neige et le vert des mousses et de la végétation printanière. Roland nous raconte qu’il a fait son primaire dans une classe unique, avec les enfants qui étaient sur ce massif. Ils pouvaient faire plusieurs kms tous les jours, y compris en hiver avec un enneigement bien plus important que celui qu’on connaît aujourd’hui.
Nous reprenons le chemin qui nous conduit à un petit lac – le Feldsee – qui fait penser par sa forme ronde à un lac volcanique sauf qu’il est entouré de montagnes et de forêts. Il est dans une réserve naturelle, et la forêt est préservée de toute intervention humaine afin d’en faire une forêt primaire.
Nous quittons le lac pour rejoindre Feldbergsteig. Les randonneurs retrouvent de la pente, et en cours de route nos animateurs nous montrent les restes d’un tremplin à ski du début du XXème siècle, bien entendu sans remontée mécanique dédiée ! Il n’est plus en service depuis 1973 La végétation l’ayant englouti. C’est sur cette montagne que le ski alpin a été introduit et cela a été une première en Allemagne avant la Bavière, ce qui ne rendait pas peu fiers nos guides ! C’était à la fin du XIXème siècle et nous avons été heureux d’apprendre que le premier skieur alpin était français, même mieux, chamoniard ! Il s’agit du Dr. Raymond Pilet qui a fait l’ascension à ski du Feldberg le 8 février 1891. Un peu plus haut, à 1200 mètres, la station de ski est confrontée aux problèmes de toutes les stations de moyenne montagne avec de moins en moins de neige. Il y a 14 remontées, des canons à neige et un équipement hôtelier impressionnant pour ne pas dire disproportionné par rapport au domaine skiable de 26 km de pistes.
Puis au détour d’un chemin, il nous est arrivé une chose qui ne se passe, paraît-il, qu’une fois dans une vie : nous avons croisé un Tétras-Lyre. Il était au milieu d’un chemin, au-dessus de notre sentier. Il n’était pas farouche, il faisait le beau montrant son profil gauche, puis le droit !
Mercredi 26 avril 2026
Les gorges de la Wutach
Guides Friedbert Zapf et Karlheinz
Après la neige d’hier, le soleil pointe son nez.
Notre point de rencontre avec Karlheinz notre guide permanent et Friedbert ZAPF ancien garde forestier et responsable des gorges, se situe à BOLL.
Nous commençons notre descente vers les gorges.
Les gorges de la Wutach ont été façonnées par l’érosion de la pluie et certainement par un bouleversement géologique.
Les gorges sont d’une hauteur de 60 à 170m de profondeur par endroit c’est une vallée
fluviale et sauvage où le silence est roi.
Ce sentier est constamment entretenu par les services de l’association de la FORÊT NOIRE (Schwarzwaldverein)
Des éboulements sont fréquents et nécessitent un remodelage du site.
Les berges sont habitées par des castors qui construisent des barrages et contribuent
à leurs détériorations, comme d’ailleurs des chamois qui déclenchent des chutes de pierres.
Des ponts passerelles ont été construits pour permettre l’accès d’une berge à l’autre
Des vestiges d’anciens ponts sont toujours visibles et donnent l’ampleur des dégâts
provoqués par la nature.
Nous apprenons beaucoup sur la gestion et l’évolution de la forêt. Dans certaines parties de la Forêt Noire on avait pris l’habitude pour le reboisement de faire de la mono-culture en plantant des épicéas qui présentent l’avantage de pousser assez rapidement. Mais, c’est aussi une espèce qui a besoin de beaucoup d’eau, et si elle manque, c’est le bostryche qui s’attaque aux écorces et fait mourir l’arbre. Les dégâts sont très visibles en Forêt Noire. L’épicéa est aussi un arbre à racine plate qui ne va pas profondément dans la terre et rend l’arbre fragile en cas de tempête.
Les services forestiers privilégient maintenant de mettre en place des sapins et des sapins Douglas, mais de façon mélangée y compris avec des feuillus. Dans les parties protégées de la forêt, ils préfèrent ne pas intervenir du tout, laissant à la nature le rôle de choisir son évolution.
Le soir une douzaine de personnes de près ou de loin concernées par le jumelage entre Sevrier et Schluchsee nous rejoignent pour dîner et pour discuter des possibilités pour intensifier à nouveau les relations. Il semble d’ores et déjà probable qu’un groupe vienne nous rencontrer en octobre à l’occasion de la Fête du Terroir à Sevrier.
Jeudi 27 avril 2023
Le Rappenfelsensteig
Guide Karlheinz Kandler
Le « tour de la forêt primaire» nous emmène ce jeudi 27 Avril à travers des prairies, le long des lisières de la forêt et à travers des zones
forestières protégées.
Le sentier Rappenfelsensteig nous conduit à travers la forêt la plus profonde de la Forêt- Noire. Nous descendons dans la vallée profonde et étroite, jusqu’à la rivière Schwarza, par des sentiers
naturels et parfois aventureux.
En chemin nous apercevons la centrale hydroélectrique de Schwarzabruck alimentée par le Lac où nous résidons. Schwarzabruck Power Plant (tourism-bw.com) . Karlheinz nous explique le système ingénieux mis en
place pour produire de l’électricité, tout en préservant les ressources d’eau en repompant l’eau pendant les heures creuses dans les lacs situés en hauteurs.
Vendredi 28 avril
Sankt Blasien, le Jägersteig (sentier des chasseurs), le Schluchsee et le Riesenbühlturm
Guides Uwe Frommherz et Karlheinz
C’est une forte pluie qui nous fait renoncer le matin, en accord avec notre guide du jour, Uwe Frommherz (conseiller municipal et président de l’association locale de la Forêt Noire), de commencer notre randonnée. Nous repoussons le départ à 13h, puisqu’une amélioration du temps est annoncée. Nous partons alors d’abord à Sankt Blasien pour voir et visiter cette grande basilique qui est un bâtiment insolite pour une commune de 4000 habitants et mérite le détour, ce d’autant plus que l’architecte de la version actuelle était un français, Pierre Michel d’Ixnard.
Avec l’arrivée de Napoléon, l’ambiance religieuse s’estompe et la barbarie sévit gravement dans ce monastère alors inoccupé, loué à des industriels (fabrique d’armes, filature de coton), puis à nouveau incendiée. Par un heureux hasard, l’Ordre des Jésuites l’acquiert et y ouvre en 1934 un lycée avec internat. Fermé et transformé en hôpital militaire pendant la période Nazi. Il ouvre plus tard. En 2011 il accueille plus de 900 filles et garçons dont environ 660 élèves externes et 330 internes de toutes confessions et nationalités.
A 13h, la pluie s’est arrêtée, comme par miracle. Nous rejoignons notre hôtel où nous attendent Karlheinz et Uwe. Malgré un ciel toujours gris, nous ne rechignons pas de les suivre en direction de la Fischbacher Höhe.
Nous nous trouvons sur le Schluchtensteig qui par la suite nous mène au bord du Schluchsee que nous longeons jusqu’au pavillon Amalienruhe (=la sérénité d’Amélie) qui peut être utilisé pour célébrer un mariage (le Maire se déplace!)
Nos guides nous mènent ensuite à l’Hôtel Schiff, au milieu du village, établissement existant depuis 1562. Nous nous y attablons pour boire un café accompagné d’une pâtisserie qui pour beaucoup était une « Schwarzwälder Kirschtorte », la fameuse « Forêt Noire ». Ainsi réconfortés, nous décidons de monter à la tour d’observation « Riesenbühlturm » qui domine Schluchsee et offre une belle vue sur les environs.
Samedi 29 avril
Eh oui, celle belle semaine avait aussi une fin, nous devions retourner à la maison.
Pour adoucir le chagrin, après un départ vers 9h du matin, nous prenons la route de Neuhausen à Rheinfall pour admirer les chutes du Rhin. Avec leurs 23m de hauteur, cela ne ressemble pas aux chutes du Niagara, mais elles sont néanmoins très impressionnantes, surtout à cette époque où le débit d’eau est important.
Ainsi se terminent nos pérégrinations de la semaine. Tout ceci dans la bonne humeur, c’était un groupe parfait, et tous les participants en gardent un bon souvenir des paysages parcourus et des rencontres avec les gens de notre commune jumelée. Nous aurons le plaisir de les retrouver à l’automne chez nous. Les liens qui s’étaient distendus se sont resserrées.
Une mention particulière revient au Fonds citoyen franco-allemand qui a soutenu financièrement notre voyage et que nous remercions vivement. Pour en savoir plus cliquez ici